Le GR20 en 3 jours, de Calenzana à Conca

le 29, 30 et 31 juillet 2010

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Auteur : Vincent, août 2010

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GR20 en 3 jours

 
 
GR20 EN 3 JOURS   Un Défi

 

Relier Calenzana à Conca en 3 jours, selon le découpage suivant :

  Jour 1 -----Calenzana-------Col de Vergio

  Jour 2 -----Col de Vergio-------Col de Verde

  Jour 3 -----Col de Verde-------Conca 

   Dénivelée cumulée : 14 000 mètres en 3 jours                                                      Départ de nuit de Calenzana

 

Accomplir l'intégralité du GR20 en 3 jours restera sans aucun doute l'un de mes plus beaux challenges de mes débuts en trail, avec tout ce que cela implique : détermination, technique, capacité à gérer son effort, autonomie. Le parcours figure parmi les Treks les plus recherchés car considéré comme l'un des plus beaux mais aussi le GR le plus exigeant d’Europe, généralement parcouru en 15 jours. Son itinéraire traverse la Corse par la haute chaîne de montagnes sur près de 180 kilomètres.
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Mon premier soulagement est que ma gestion du temps, de l'effort, des vivres, a résisté aux inévitables aléas du parcours, même si je regrette un rythme de progression entravé par les lacunes de mon entrainement, particulièrement dans les longues descentes et le running. Je découvre la course à pied depuis 7 mois seulement, mais cela m'a permis de jauger les difficultés de ce projet sans surestimer mes capacités, ce qui m'aurait mis en échec dès le départ. Je devais donc m'appuyer sur mes progrès pour palier à mes expériences limitées de la montagne.
 
 
 
PARCOURS   Le Géant Corse

 

Caractéristiques du terrain : Le parcours est dans l'ensemble assez alpin, avec des dénivellations importantes et de nombreuses sections sans sentier en terrain rocheux, parfois très raides. La présence de rochers instables et de dalles rocheuses est quasi permanente, et peu de passages se font sur sentier facile.
Dénivelée et distance : 14 000 mètres de dénivelée positive pour 180km de caillasse.
Découpage : GR20 Nord [9 étapes] : 1 jour 2/3
Découpage :          GR20 Sud- [6 étapes] : 1 jour 1/3
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gr20 en 3 jours vincent centro 2010

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Jour 1

Calenzana -Col de Vergio

Durée : 14 heures (départ 3h)

Dénivelée : +4900 m -3700 m

 

Jour 2

Col de Vergio - Col de Verde

Durée : 18 heures (départ 3h)

Dénivelée : +4700 m -4800 m

 

Jour 3

Col de Verde - Conca

Durée : 17 heures (départ 3h)

Dénivelée : +3800 m -4900 m

 

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Transport mercredi 28/07/2010
  • Départ Paris (Orly) : 13h10 en avion
  • Arrivée Calvi : 15h00
  • Arrivée Calenzana 16h30 à pied
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Transport dimanche 01/08/2010
  • Départ Conca : 8h00 en car
  • Départ Bastia : 13h15 en avion
  • Arrivée Paris (Orly) : 15h00 rerB

 

Le GR20 nord confirme la réputation de trek parmi les plus difficiles : hauts cols, immenses pierriers, dalles rocheuses, couloirs d'éboulis, succession de pieds-mains. Mon premier jour est anthologique, avec un passage au refuge d'Ortu di u Piabbu à la frontale et la dernière ascension vers le refuge Ciuttulu di i Mori négociée dans le dur. Le tronçon mythique du cirque de la solitude a été un passage clé pour tester mon mental. J'ai alors le sentiment que rien ne peut m'arrêter, je n'accuse pas de retard et me préserver devient mon plan de bataille. J'atteins le col de Vergio à 17h, ce qui me laisse une phase confortable de récupération. La mécanique a tenu bon, aucun souci de tendon, mais le lendemain s'annonce redoutable, avec pluie et orages. Départ nuit noire, le ciel est étoilé, mais le vent et les flashs lumineux annoncent le pire, ce qui se vérifie dès le col de San Pedru où le brouillard engloutit le faisceau de ma lampe frontale. La peur de me perdre en pleine montagne se mêle à l'atmosphère bout du monde. Le vague replat du lac de Nino me libère du brouillard, mais là s'installe un décor des plus effrayants : les sommets qui m'entourent disparaissent sous un plafond opaque, des éclairs rougeâtres explosent. La montagne entière résonne, la pierre tremble, la température devient glaciale. Miracle ou pas, j'échappe en partie aux gouttes et l'ascension de la brèche de Capitellu marquera l'arrivée du petit jour. Mon passage à Pietra Piana et l'Onda se fera sous une chaleur caniculaire ; s'en suit l'interminable descente vers Vizzanova, les quadriceps soumis à de sévères contraintes. C'est le retour à la civilisation et le coup de blues au contact des promeneurs. Ici s'achève la partie Nord du GR20. Deux étapes me séparent alors du col de Verde.

Le GR20 sud se révélera dans son ensemble moins escarpé, aux dénivellations moins redoutables. L'ascension du col de Palmente s'effectue sous l'orage et la grêle, au fil d'un sentier transformé en petit torrent boueux. Ma veste en polyester capitule rapidement, tout comme le couvre-sac. Je grelotte. Une eau froide jusqu'aux chevilles est l'opportunité d'apaiser mon tassement de la voute plantaire mais l'apparition de larges ampoules sous une peau fripée par l'humidité sera le revers de la médaille. Le moral est toujours bon, même euphorique car Vizzavona était un cap important du parcours et j’ai alors la certitude que, sauf blessure, j’irai jusqu’au bout. Changement de chaussettes au refuge d'E Capanelle sous le regard médusé des randonneurs, puis grand moment de solitude pour rejoindre le col de Verde. La douleur aux pieds s'intensifie d'heure en heure et plombe ma progression. Cela fait 18 heures que je crapahute dans la rocaille. Le col de Verde et son générateur bruyant apparaissent enfin dans l'ombre du crépuscule. L'accueil est chaleureux, le refuge est vide. Repas, douche, chirurgie orthopédique, état des lieux du bric à brac de mon sac à dos inondé, 3 heures de sommeil, puis j'arbore ma frontale pour l'ascension de Punta di a Cappella de nuit. La durée ridicule de cette récupération me fait douter de l'intérêt de m'être arrêté au refuge. Heureusement, mon mal de pied s'est atténué et se stabilise. Je passe en mode raplapla au cours de la longue et usante descente vers le col de Laparo ; ma lecture du terrain demeure intacte. La machine repart à l'amorce de l'arête faîtière de Monda, ludique. J'attaque ensuite l'ascension de l'illustre Mont Incudine à un rythme soutenu, puis c'est l'effondrement au basculement vers le refuge d'Asinau. Physique, l'effondrement. Pire, c'est un désastre. L'envie de me battre a glissé, mes pensées sont négatives. Je suis en coup de fringale et je progresse difficilement jusqu'au contrefort des Aiguilles de Bavella. S'en suit une résurrection inattendue. Je ne sais pas si les jambes avaient lâché, ou si la tête en avait décidé ainsi, mais pour la première fois je décide de ne plus être à l’économie, je suis en mode course jusqu'au refuge de Parili, dernier refuge avant Conca. J'accuse tout de même le coup mais le moral est d'acier, je finirai en rampant s’il le faut. J'atteins avec rage et une certaine impatience la porte de sortie, la mythique brèche granitique du col d'Usciolu, mais sans plus d’émotion que cela car j'ai en fait l’impression d’avoir réussi mon défi depuis Vizzanova et la fin de la partie Nord du GR. Au fond de moi, j'avais gardé un optimisme à toute épreuve.

 

Le profil des 3 jours

gr20 profil

            Jour 1-------------                ------Jour 2------------             --- -- Jour 3

 

Mes motivations : Au delà de la performance sportive qui a été le moteur de ma préparation physique, ma source de motivation sera le plaisir de la progression, quelle que soit la fatigue accumulée, n'avoir comme seul projet que celui de parcourir la montagne, franchir sans relâche les hauts cols, sommet après sommet, crête après crête. De par la dimension des étapes, la montagne impose ses règles, ses dangers. Les paysages prennent alors une autre dimension, les choses simples également, les valeurs sont reconsidérées. S'en dégage une telle motivation, une telle implication que j'ai l'impression que rien ne peut m'arrêter, rien ne peut m'empêcher de réussir.

  

Météo des 3 jours :
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matin midi - après midi soirée -
  Jeudi  
-- Vendredi  
  Samedi  
 
 
 
EQUIPEMENT   Sac à dos

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Voici la liste complète du matériel emporté. J'ai fait le choix de ne pas utiliser de bâtons, pour deux raisons : je n'ai que rarement utilisé ce type d'équipement, mieux vaut ne pas l'expérimenter le jour J, de plus, la synchronisation de la foulée sur le planté de bâton ne me plait pas. Pour ce qui est du mode de rangement : le matériel léger en bas (vêtements), l'eau au plus près de mon dos (camelbak), trois bouteilles de soda découpées pour ranger le reste du matériel, dont les nombreuses barres céréales.

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-------------vincent centro
------------Franchissement d'une barre rocheuse

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Liste des vêtements :

1 short Umbro

1 short de bain Décath

1 T shirt Dri-Fit Nike

1 sous vêtement

1 T shirt aéré sans manche

2 boxers

1 maillot manches longues cycliste Briko

1 maillot cycliste EVBB

1 paire de lunettes de soleil Okay

1 étui tissu pour lunettes

1 casquette avec protège nuque (mouchoir + pinces à nourrice)

1 bandana

2 paires de chaussettes MONNET type trail

1  paire de chaussettes MONNET double peaux

1 paire de chaussures SALOMON XA PRO 3D ULTRA

1 imitation K-way

1 protège pluie polyester cycliste

1 montre

 

Liste des accessoires :

1 sac à dos MILLET

1 couvre-sac imperméable

1 poche à eau 2L Décath

1 frontale 4LEDs PETZL

3 piles de rechange pour frontale

1.5kg de barres céréales Carrefour

1 tube de lait concentré

1 crème solaire

1 serviette microfibre

1 rouleau sparadrap micropore

2 pansements anti-ampoule Mercurochrome

1 mini savon type hôtel

3 gélules charbon de Belloc

6 sachets Aspégic 500mg

3 étuis mouchoirs

1 téléphone portable

3 bouteilles de soda coupées (containers)

10 pinces à nourrice

1 paire de boules Quies

1 stylo à bille

1 mini fourchette pliable

Photocopies cartes étapes GR20 + renseignements divers (téléphones gites,...)

Passeport, carte bleue, argent liquide (100€), 2 chèques, billets d'avion

2 sachets hermétiques (piles, papiers,...)

1 grand sac plastique (vêtements)

1 petit sac plastique (déchets)

 

Poids du sac à dos :

3.8kg vêtements & accessoires

  + 1kg d'eau en moyenne

  + 1.5kg barres céréale (en départ) ; 400g (à l'arrivée)

  = 6kg (max) / 4.8kg (min)-

 
 
DEGATS   Matériels, physiques et psychologiques

 

×  Les blessures qui ne se refermeront jamais :

La liste est terrible :

  Chaussures SALOMON : semelles massacrées

  Chaussettes MONNET trouées au talon et sur le côté externe

   Boxer déchiré à l'entrejambe

Les crampons ont complètement disparu, ce qui m'a valu quelques acrobaties sur les pans rocheux du Mont Incudine en fin de parcours.
Malgré tout, SALOMON et MONNET restent de très bons choix.
 

× Les blessures éphémères mais cruelles :

Martellement, macération, échauffement, les pieds ont été soumis à rude épreuve. Par ordre de souffrance :

  Ampoule généralisée, douleur intense de la peau fripée par l'humidité (orage)

  Hématome au niveau de l'articulation des métatarses (zone d'appui), douleur lors du déroulement du pied

  Ampoule éclatée aux deux orteils, friction entre orteils, douleur vive et intermittente, cf photo noir&blanc

  Tassement des chairs, douleur lors du déroulement du pied

  Déformation de l'épiderme après froissement de la peau par l'humidité, picotements ou insensibilité

  Brûlure au premier degré causée par friction avec la chaussure

Aucun problème au niveau des tendons et genoux, malgré quelques picotements alarmants du TFL. Les tendons d'Achille ont tenu bon, même dans le raidard du col d'Oru. Je déroule le pied d'une manière à ne pas les solliciter en forte inclinaison. L'application de Sparadrap sur les reins, le dessous des bras et les épaules ont résolu les irritations induites par le balancement du sac à dos. Symptôme atypique : l'ascension qui suit Vizzavona s'est faite avec des acouphènes à cause de la foudre tombée trop près.
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× Les traumatismes :

Durant cette course à travers la montagne, vécue comme une chasse à l'homme, l'organisme est tiré dans ses derniers retranchements. Dans des instants difficiles et d'impatience, j'ai été frappé d'hallucinations : à plusieurs reprises, j'ai cru deviner le toit d'un refuge derrière des empilements rocheux, j'ai entendu des gens chuchoter, ou m'appeler Vincent, Vincent. Je devenais complètement schizophrène.

Mais ceci est sans comparaison face au tronçon qui relie le col de Vergio au refuge de Manganu. Le brouillard puis l'éclatement de toute part de points orageux, dans une nuit noire, alors que je me rendais compte que mon faux K-way et ma frontale seraient d'un faible secours face à la pluie, au froid soudain et à la nuit remplie de brouillard, est digne d'annales. Pour l'anecdote, les 3 jours de congé utilisés pour ce trail m'avaient été accordés pour récupération.

Mon souvenir le plus saisissant restera le moment où j'ai réalisé que même si j'atteignais le col de Verde, je n'aurais alors que quelques heures de repos avant de repartir à la frontale. Mon deuxième et troisième jour allaient s'imbriquer sans récupération. Dès lors, mon défi prenait tout son sens. La peur s'enracinait, je devais y arriver d'une manière ou d'une autre. Le doute n'était plus permis.
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Ces sensations, extrêmes, loin de tout confort, se sont rapidement transformées en souvenirs fantastiques, qu'il me tardait de partager !
 
 
 
GESTION DU PARCOURS   48 heures chrono

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Alimentation et eau : Par jour : ~15 barres céréales + 1 sandwich de charcuterie corse + 1 repas le soir au refuge du Vergio. Ravitaillement en eau à chaque passage de refuge. Les descentes à forte dénivellation ont été négociées le camelbak vide afin de décharger les genoux. Aucun régime particulier avant le départ.

Effort, le plan de bataille : J'ai cherché à me préserver, ne pas flinguer les articulations ou les tendons, particulièrement en descente. Ma progression alternait rythme d'endurance et effort soutenu pour ne pas subir une monotonie et un manque de punch.

Nuits : Chaque jour départ 3 heures du matin à la frontale jusqu'au petit jour vers 5h40. Pas de souci de balisage, malgré quelles hésitations et détours en escalade lors du passage de crêtes après le refuge de Prati. L'ascension depuis Calenzana jusqu'au refuge d'Ortu di u Piobbu de nuit, +1500m de dénivelée, fut déconcertante, irréelle. Pas d'arrivée de nuit, 21h15.

Pieds : Changement de chaussette deux fois par jour, de préférence au premier tiers d'une longue descente pour marquer la transition montée/descente. Aucune crème anti-frottement ou autres traitements (citron,...). Troisième jour, je me suis abandonné dans l'eau glaciale d'un ruisseau pour me soulager de l'hématome sous les pieds.

L'humidité : Ma stratégie contre l'orage, le short de bain ! Un look vacancier qui n'a pas échappé aux gardiens du refuge du col de Verde. Par contre, zéro pointé pour la contrefaçon K-way et ma veste en polyester qui s'est inondée en l'espace de vingt minutes. Idem pour le couvre sac à dos.

Le froid : Rien, si ce n'est un maillot cycliste mi-saison. Seule bonne idée : mon bandana. A défaut d'un sac de couchage, j'ai du réquisitionner les deux seuls couvres matelas en tissu du refuge du col de Verde pour me confectionner un semblant de drap. J'ai dormi tremblotant, le nez plein.

La chaleur : Un sous vêtement aéré sans manche pour favoriser la ventilation, une crème solaire et un grand mouchoir fixé derrière ma casquette. J'ai utilisé des pinces à nourrice pour sécher mon linge sur le sac à doc, notamment les chaussettes.

 

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Vue sur la suite des hostilités depuis Bocca di Pisciaghja

 
 
PREPARATION   Saison 2010

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Mon entrainement s'est axé sur un travail spécifique en côte, complété d'un renforcement articulaire/musculaire. La région parisienne est pauvre en relief, dénuée de terrain pierreux. Aussi, une préparation physique et technique à l'Ultra Trail de montagne tel que le GR20 relève du kamikaze. Mes séances se déroulent majoritairement de nuit à la frontale, pour un volume compris entre 4 et 5 fois par semaine.

La préparation des 25 Bosses de Fontainebleau, second défi 2010, s'est basée sur le même mode d'entrainement, avec toutefois un volume et une intensité rehaussés (5 à 8 séances par semaine sur 2 mois, travail en vélocité ou footing, gestion par sur-compensation).

  Entraînement n°1: cap en forêt, 1h - 1h20, sur sentiers (terrain accidenté: racines, roches, sable, dévers) en profil escarpé cumulant +/-300m 500m: en intermittence et fractionné, avec enchaînement montée/descente (circuits près de chez moi : forêt de Verrières-le-Buisson), fractionné sur terrain bicross.

  Entraînement dans escaliers (montée 2 par 2, alternance 10''/10'' course 1 par 1 et marche rapide) à Montmartre Basilique du Sacré Coeur (funiculaires et rue Maurice Utrillo), ou vélo elliptique (en salle de musculation) si inflammation du psoas-iliaque.

•  Circuit des 25 Bosses de Fontainebleau (pour le pieds-mains et la technique en descente). 

  Entraînement VTT (circuit Meudon) et vélo route (mon circuit référence), et piscine.

  Renforcement des chevilles et assouplissement des tendons d'Achille (avec un coussin-ballon).

  Etirement du psoas.

  Etirement petit et moyen fessier (efficace pour prévenir les problèmes du TFL tendinite-fascia-lata).

  Bilan de mes blessures janvier-decembre 2010: ici

 

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Brèche du col d'Usciolu, flamme rouge du GR20
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STAGE DE PREPARATION   GR20 en 5 jours

 

Mon GR20 en 5 jours s'est déroulé du 29 mai au 2 juin 2010, selon deux objectifs :

   Reconnaissance du parcours : évaluation des difficultés, logistique, repérage des passages de nuit.

   Préparation spécifique : bilan de mon niveau et lacunes, mise en conditions des tendons et des pieds.

La tentative en 3 jours était planifiée un mois après cette préparation, mais un planning professionnel chargé et un problème aux genoux en ont décidé autrement.

Jour 1 : -- Calenzana   -   Asco

Jour 2 : -- Asco    -   Manganu

Jour 3 -- Manganu   -   Vizzavona

Jour 4 : -- Vizzavona   -   Usciolu

Jour 5 : -- Usciolu   -   Conca 


L'enneigement tardif de 2010 m'a offert un GR20 époustouflant, inattendu : cascades omniprésentes, parcours 100% dans la neige au dessus d'une altitude de 1900 mètres dans la partie Nord, quelques névés dans la partie Sud. La fonte des neiges a créé des ponts ou des crevasses dans lesquelles je tombe jusqu'aux épaules à plusieurs reprises. J'apprends à détecter ces pièges, c'est alors un pur bonheur que de crapahuter dans ces conditions, malgré l'ascension de la brèche de Capitellu durant laquelle je me perds à cause du brouillard et d'un crachin qui a effacé le tracé ouvert dans la neige par les guides de montagne. Le balisage était invisible, enfuit sous la neige. Puis finalement, l'épisode catastrophe, celui qui s'insinue dans tous mes projets, le petit plus : la ligne de crête entre Pietra Piana et Punta Muratellu que j'ai arpenté sous un vent violent chargé en grésil, combiné à une chute impensable de la température, en short et sans vêtement chaud...  je serai le seul à relier l'étape ce jour là, comme pour l'étape du Cirque de la Solitude.

 
 

Col du Muzzella (Pietra Piana), vue sur le lac de Rinoso

 
Diaporama ici | Extrait du site du Parc Naturel Régional Corse, le 27/05/10
 
 

Photos paysages: extraites de www.trekearth.com