Chamonix - Mont Blanc - Chamonix

Solo intégral en baskets par voie des Grands Mulets, risque maximum

I

Auteur : Vincent, septembre 2013

 

---------------- Distance : 15.5km x2 | Dénivilée : 3800m D+ / 3800m D-

Carte interactive | Profil 

 

Itinéraire  Départ église de Chamonix (1030m), passage au tunnel routier, sentier vers ancien téléphérique puis hors piste "coupe Kilian" dès l'altitude 2050m (remontée sur moraine du glacier des Bossons), traversée du glacier des Bossons jusqu'à la Jonction, voie intégrale des Grands Mulets (Petit et Grand Plateaux), puis voie Normale à partir du refuge Vallot, Mont Blanc (4810m), et retour par la même trace.

 

Conditions d'ascension  Glacier des Bossons et couloir sous le refuge des Grands Mulets très verglacés à cause de la chaleur et de la pluie la veille ; absence de trace tout du long de la voie des Grands Mulets, trace et itinéraire à faire moi-même ; neige profonde non croutée sur Petit et Grand Plateaux ; neige idéale et trace à partir du refuge Vallot. Ancrage corde rimaye sous Grand Plateau non ok : passage au tournevis :)

 

Chamonix-MtBlanc : 4h55 | MtBlanc-Chamonix : 2h35

 

Equipements spécifiques  Chaussures trail Salomon SpeedCross3, veste et collant long, 1 tournevis pour passages verglacés, paire de bâtons télescopiques, 1.5L d'eau, 2 barres énergétiques, 2 gels.

 

Principales difficultés  Hors piste sur moraine - coupe Kilian - particulièrement difficile à la descente (herbes et rochers humides, absence de couloir neigeux en cette période de l'année) ; conditions très verglacées (descente lente et très périlleuse en appui-ramasse latéral) ; absence de trace (itinéraire délicat sur glacier et rimaye sous Grand Plateau) ; neige profonde (physique en montée et descente). 

J'ai placé l'objectif de ce défi sur mes capacités à pouvoir calculer et dérouler une ascension en solo dans un temps très limité avec un équipement réduit pour mettre à l'épreuve toute mon ingéniosité, sans aucune connaissance préalable en alpinisme. J'ai donc eu l'opportunité d'affronter seul une ascension conséquente avec toutes les questions qui s'imposent et auxquelles j'ai du trouver une réponse ou un compromis : risques directs/objectifs de l'itinéraire (l'objectivité se définissant ici par le non maîtrisable), tracé d'approche, traversée optimale au travers du dédale de crevasses du glacier des Bossons, décryptage de la voie des Grands Mulets, gestion de l'altitude, alimentation spécifique, effets physiologiques d'une variation brutale de pression, climats et décomposition horaire, mise en place de sessions de reconnaissance step-by-step, vêtements de course adaptés aux conditions de haute montagne, apprentissage et expérimentation d'une technique de course sur glacier et en haute montagne sans crampon, maitrise de soi. Je n'ai malheureusement pas pu dérouler mon plan d'entrainement comme je l'aurais souhaité à cause d'une fêlure du plateau tibial en juin et d'une tendinite à la cheville au mois d'aout ; j'ai donc suivi un entrainement cycliste les derniers mois avant le jour J induisant des lacunes en running et un report du projet dans une période non favorable.

Exercice euphorique qui a nécessité une vive concentration de tous les instants. Emotions fortes garanties !

Je reste toutefois convaincu que je me suis trompé dans le choix de ce défi car le Mont Blanc renvoie l'image de l'ascension par la voie du Goûter, itinéraire pour débutants sans réelle difficulté. Cette expérience ne m'a donc apporté que critiques et moqueries, sans aucun échange intelligent sur une pratique de course de montagne.

 

 #humour    

Session de reconnaissance (caméra CONTOUR):

Galerie photos en grand format (téléphone Sony-Ericsson EXPERIA):